Parlons de ce mythe indestructible de "La mère parfaite". Et pour en parler aujourd'hui j'aimerais que nous regardions de plus près le phénomène pas si naturel qu'on veut bien le dire "L'allaitement". 

Allaitement on the way!

Premièrement, il y a les médecins, les sages-femmes, les amis, la famille, les voisins et même la pharmacienne, tous vont vous dicter ce que vous devez faire, exercer une pression sur vous. Il y a la société, oui! Mais il y a aussi ce qui se passe à l'intérieur de vous-même. Nos hormones bien sûr, et ce truc qui vient du fond des âges qui vous transforme en mère nourricière. Depuis la nuit des temps, les bons mammifères que nous sommes pensons pouvoir et devoir nourrir notre enfant uniquement aux seins. Ce besoin d'incarner la figure maternelle, la mère nourricière, celle qui offre son lait à son bébé, un lait crée uniquement pour lui, judicieusement adapté à ses besoins. La nature est incroyable!

Oui, d'accord, enfin quand ça fonctionne et c'est loin d'être le cas pour la majorité des mamans. Il y a cette pression de la société qui vous martèle que c'est ce qu'il y a de mieux pour votre enfant, vous le verrez partout, placardé dans les hôpitaux, dans les publicités et même jusque sur les boîtes de lait en poudre pour bébé. Les professionnels de la santé n'arrêteront pas de vous rabâcher la même chose... Même les autres mères, vos amies, votre famille et les pro-allaitement vont vous mettre la pression. Tout est fait pour que vous suiviez à la lettre les recommandations, mais personne ne vous demande quoique ce soit, ni même si vous allez bien. Personne n'est à votre place et encore moins ne vit ce que vous vivez.

En plus, aujourd'hui on dit: il faut allaiter! Mais au temps de ma grand-mère, il semble qu'on prônait le lait en poudre! Depuis toujours, on vit avec les recommandations de son temps. Co-dodo, emmailloter,allaitement à la demande, coucher bébé sur le dos ou sur le ventre... Nous essayons de faire avec ce qu'on nous dit, mais nous faisons surtout ce que nous pouvons.

L'allaitement peut être difficile, douloureux et même loupé si vous n'êtes pas informée et accompagnée depuis le début.

Il ne s'agit aucunement de "plugger" son bébé à son sein et d'attendre que les choses se passent tout naturellement. Si on ne vous explique pas depuis le départ comment faire, il se peut que vous compromettiez votre allaitement. Car dès les premiers jours, la mise en route doit pouvoir se passer sans entrave. 

Allaitement entre copines c'est bien plus cool!

Trop souvent livrées à elles-mêmes, seules, parquées dans leurs chambres d'hôpital ne sachant pas vraiment comment faire, quelles positions et combien de temps la mise aux seins devaient se faire. La vérité c'est que les premiers jours sont un moment crucial pour la mise en route de l'allaitement et il y a beaucoup de paramètres qui entrent en compte. La perte de poids du bébé, la montée de lait, le rythme des tétées, la bonne succion du bébé, la production qui se calque avec les besoins de votre bébé, etc. 

L'allaitement demande un savoir et que quelqu'un soit là afin de veiller, de vous guider, de vous accompagner et de s'assurer que la mise en place se déroule bien. Pas seulement, une conseillère en lactation qui va réciter ce qu'elle a lu dans ses livres d'écoles mais quelqu'un qui a l'expérience et qui sait observer. J'ai trop entendu dire: "Toutes les femmes sont capables d'allaiter." Tout d'abord, ce n'est pas totalement vrai, car il existe un pourcentage de femmes qui ne peuvent pas produire une quantité suffisante de lait pour subvenir aux besoins et à la demande de leur enfant. Et de plus même si on peut, il faut encore être bien entourée pour y parvenir.

Le docteur recommande le lait évaporé! Année 50!

Résultat: bien des mères sont dépassées, se retrouvent dans la solitude et la détresse. Dans l'impasse, elles sont encerclées par les jugements des autres mais surtout par leur propre jugement.

Des femmes, qui comme vous et moi, en ont fait une priorité. S'acharner malgré la douleur et la fatigue. Pomper son lait toutes les deux heures. Pleurer et redouter la prochaine mise aux seins. Le mettre aux seins, malgré la crevasse. Il faut stimuler, produire. Crier sur son bébé. Détester cet état cotonneux dans lequel l'allaitement vous maintient. Lutter. Quand même. Ce qu'il y a de mieux pour son enfant. 

Mais je vous pose cette question rétrospectivement. N'est-ce pas plus important d'avoir une maman heureuse, reposée et pas stressée qui donne un biberon? Pourquoi culpabilise-t-on les femmes avec l'allaitement? C'est tellement propre à chacune. Une femme aura une abondante production alors qu'une autre ne produira pas suffisamment. Si cela se passe bien et que les femmes aiment allaiter c'est très bien, mais pour les autres? Celles qui souffrent tant à chaque fois qu'elles doivent allaiter mais qui se sentent obligées de continuer, parfois même à cause de leur partenaire. Et celles qui n'ont tout simplement pas envie d'allaiter? Encore une fois, laissez les femmes faire ce qu'elles peuvent et veulent! Qui prétend savoir ce qui est le mieux pour elles et pour leur enfant?

Le lait c'est bon pour la santé!

 

La bière c'est bon pour l'allaitement!

 

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